Biographie

François Hinfray vit et travaille à Bruxelles depuis 2006, après avoir vécu en France et en Allemagne.

Autodidacte, il a toujours partiqué le dessin et la peinture en parallèle de ses différentes activités, avant de s’y consacrer complètement à partir de 2015.

Depuis 2005, il a exposé au Japon, en France, en Belgique et en Allemagne.

Il a publié en 2009 « L’homme qui parle en marchant sans savoir où il va » (Éditions de Fallois), qui a reçu le Prix Renaissance de la nouvelle en 2010.

En cours d’écriture, une pièce de théâtre « Outback ».

À propos de mon travail

“La finalité de mon travail n’est ni la peinture, ni le dessin ou toute autre représentation formelle. Ce ne sont que des moyens pour ouvrir dans celle ou celui qui les regarde un chemin intérieur qui conduit à la vraie création finale, faite des sensations, des résonances qui sont propres à chacune et à chacun.

Comme un mandala n’est pas une peinture, les traces dans le sable d’un jardin zen pas un dessin, un menhir pas une sculpture, je cherche à provoquer le contact avec une dimension sacrée, mystérieuse, hors du temps, loin de tout message directif. Je conçois mon travail comme un catalyseur qui entraîne le spectateur loin de l’image qui lui fait face et le laisse libre de la réaction qu’elle génère dans son univers.

Pour atteindre cette faculté, je mise sur un travail dense, précis, minutieux qui emprisonne le temps dans une exécution lente et artisanale car le regard doit commencer par se perdre dans la composition et la matière avant de lâcher prise et de se retourner vers une vison intérieure.”

Caroline Mierop

Directrice honoraire de l’École nationale supérieure des arts visuels de la Cambre.

Mai 2021.

“… Car la couleur est sans doute la grande affaire de François Hinfray ; c’est là que s’exprime à la fois son désir d’ordre et son désir de liberté, son classicisme et son goût de l’inattendu. L’on pourrait être tenté de lui attribuer une palette, comme on pourrait être tenté de le classer dans une école, un mouvement ; mais à regarder et regarder encore sa peinture, de loin, de plus près, de tout près, ce sont plein d’images, de références, d’évocations qui se succèdent et se mélangent, défiant toute forme de généralité ou de classification …”

Simone Schuiten

Philosophe.

Octobre 2022.

“L’œuvre que nous propose François Hinfray témoigne du paradigme contemporain de l’interrelationnel, voire également de l’interculturel.

En effet, la démarche artistique de l’artiste, fondée sur des recherches mathématiques, donne à observer des agencements imaginaires de formes qui se répondent. Ces tribulations géométriques, sans cesse remises en question, proposent à l’infini différentes combinaisons possibles.

Tout se passe comme si dans l’inlassable travail du dessinateur il fallait de toute nécessité réinventer notre conception du monde et y repositionner ses premiers jalons. Les invariants de la géométrie deviennent variants, gagnent en couleur et en cela mutent vers la vie.

En apparence seulement les topologies de François Hinfray attestent d’une œuvre régie par l’abstraction. Cette dernière s’avère plutôt être réanimée, ensorcelée par la couleur. L’alliance forme-carnation qui s’en dégage atteste d’un heureux mariage entre l’esprit mathématique et l’exubérance vitale.

La grande rigueur de l’organisation des traits fait montre du sérieux de l’entreprise et pourtant les mondes dans lesquels nous sommes invités à entrer ne contribuent en rien à nous sécuriser, ou à nous démontrer quelque chose. L’enjeu de l’œuvre est ailleurs, il se situe aux confins du réel dans les zones périphériques de notre imagination.

C’est ainsi que l’on peut également tenter des rapprochements avec les peintres aborigènes d’Australie et leur rapport au cosmos. Leur art du trait abstrait intègre celui de l’ordre cosmique, une convaincante symbiose relie la terre au ciel.

Avec François Hinfray, il s’agit avant tout de concordances entre les lignes qui, activées par la couleur, nous permettent de nous détacher du réel pour nous y ramener de manière symbolique, ludique et jubilatoire.”

Lionel Scior

Architecte.

Juillet 2023.

Reasons to be cheerful à la Galerie Martin Kudlek, Cologne

“Die Originalität der Serie "Bleistifte auf Papier" beruht auf einem spielerischen und leichten Kontrast zwischen der technischen Präzision der Ausführung und der organischen Lebendigkeit der Wiedergabe.

Die Grafik zeichnet sich durch Grundmuster aus, die sich in verschiedenen Farben wiederholen. Diese Motive bilden zusammen geometrische Formen, die zwischen den Strichen kleine weiße Zwischenräume wie eine Spitze lassen. Aus der Ferne betrachtet komponiert diese Grafik weiche, subtile Flächen, verschweigt aber nicht eine Spannung im Detail.

Diese Farbflächen überlagern sich in mehreren Schichten und komplexeren Kompositionen. Diese Mischung schafft neue Farbnuancen aus nur vier Grundfarben. Die farbigen Teile sind an einigen Stellen ausgehöhlt, wodurch neue Kontraste zwischen Leere und Fülle sowie vertiefte Muster entstehen, die das Gesamtgleichgewicht strukturieren.

Beim Betrachten der Serie kann man aufgrund der präzisen Muster und der geometrischen Kompositionen den ersten Eindruck gewinnen, es handele sich um architektonische und technische Zeichnungen. Doch das täuscht, und auf den zweiten Blick zeigt sich die organische Besonderheit der Grafik.

Im Detail lässt die Zeichnung nämlich die Beschaffenheit des Papiers erkennen, feine Unregelmäßigkeiten in der Wiederholung der Motive, leichte Variationen, die die Gleichförmigkeit durchbrechen. Dasselbe gilt für die Ränder, deren Geometrie leicht verzerrt ist, wie von einer lebendigen Bewegung belebt.

Allgemeiner gesagt: Jede Komposition wirkt wie eine technische Konstruktion und vermittelt dennoch ein Gefühl von Leben, und zwar auf eine so kohärente und geschickte Weise, dass man sich vorstellen könnte, sie sei aus einem kurzen Impuls der Künstlerhand hervorgegangen. Dennoch sind diese Zeichnungen das Ergebnis einer langsamen, sorgfältigen und methodischen Arbeit, die man beim Betrachten aufgrund der Leichtigkeit und Natürlichkeit der Komposition fast vergisst.

Der Reiz dieser Arbeit liegt nicht nur in der Wirkung einer einzelnen Zeichnung, sondern im Zusammenspiel der Farben und Formen der gesamten Serie. Der raffinierte Kontrast zwischen technischer Konstruktion und organischer Vitalität offenbart sich hier ganz sanft, nüchtern und still. In dieser Ruhe und Klarheit verbirgt sich das verführerischste Element der Serie.”

“L’originalité de la série « Crayons sur papier » repose sur un contraste ludique et léger entre la précision technique d’exécution et la vivacité organique du rendu.

Le graphisme se caractérise par des motifs de base qui se répètent dans différentes couleurs. Ces motifs forment ensemble des formes géométriques qui laissent entre les traits de petits espaces blancs comme une dentelle. Vu de loin, ce graphisme compose des surfaces douces et subtiles, mais n’occulte pas une tension dans le détail.

Ces surfaces colorées se superposent en couches multiples et en compositions plus complexes. Ce mélange crée de nouvelles nuances de couleurs à partir de quatre couleurs de base seulement. Les parties colorées sont évidées à certains endroits, ce qui produit de nouveaux contrastes entre vides et pleins, et des motifs en creux qui structurent l’équilibre global.

En regardant la série, on peut avoir pour première impression de voir des dessins architecturaux et techniques en raison de la précision des motifs et de la géométrie des compositions. Mais cela est trompeur et le deuxième regard fait apparaître la particularité organique du graphisme.

En effet, dans le détail, le dessin laisse apparaître la texture du papier, de fines irrégularités dans la répétition des motifs, de légères variations qui rompent l’uniformité. Il en va de même pour les bords, dont la géométrie est légèrement déformée, comme animée d’un mouvement vivant.

Plus généralement, chaque composition donne l’impression d’une construction technique et offre pourtant un sentiment de vie, et ce de façon si cohérente et habile qu’on pourrait l’imaginer sortie d’un bref élan de la main de l’artiste. Pourtant ces dessins sont le résultat d’un travail lent, minutieux, méthodique qu’on oublie presque en le regardant, en raison de la légèreté et du naturel de la composition.

Le charme de ce travail ne réside pas seulement dans l’effet d’un seul dessin, mais dans l’interaction des couleurs et des formes de l’ensemble de la série. Le contraste raffiné entre la construction technique et la vitalité organique se révèle ici tout en douceur, sobrement et silencieusement. C’est dans ce calme et cette clarté que se cache l’élément le plus séduisant de la série.”

François Hinfray